Changer de métier, une grande étape dans la vie professionnelle qui se fait souvent sous la contrainte. Pourtant, cela peut être une vraie opportunité. Comment changer nos peurs en motivation ?
Ma vie professionnelle s'est faite avec des étapes de changements d'orientation, des "transitions", comme on dit dans le jargon de mon métier. Parfois ces changements ont été plus radicaux que d'autres mais globalement, ils étaient en cohérence les uns avec les autres même quand je ne le voyais pas de cet oeil.
La plupart de ces changements ont été impulsé par l'extérieur : la nécessité d'un choix d'orientation au Lycée, la nécessité de trouver un 1er job et des études pour m'insérer professionnellement, la nécessité de travailler pour gagner ma vie... La demande était extérieure en ce qu'elle était urgente ou nécessaire, mais ces moments ont été aussi l'occasion de réfléchir à ce que je voulais vraiment vivre et faire un choix le plus en cohérence possible avec moi-même.
... comme l'oisillon doit briser sa coquille pour en sortir et naître. Le changement de métier nous fait violence...
Les choix de métier/orientation imposés par l'extérieur sont plus difficiles à faire sien, à s'approprier. On y arrive tant bien que mal, soit parce qu'on a une passion toute indiquée qui nous pousse professionnellement, soit parce qu'on fini par se connaître suffisamment pour savoir ce qu'on souhaite et ce qu'on ne souhaite pas, soit parce qu'un choix fait par défaut se révèle être finalement un choix satisfaisant, soit parce qu'on estime qu'on n'a pas le choix et qu'on n'est pas si mal loti au final...
Toujours est-il qu'on se satisfait avec le temps, de son travail, du moment qu'il nous permet une petite vie à côté, ou de poursuivre nos passions inavouables en rentrant chez soi ;-), ou juste de profiter de la vie sans trop se poser davantage de question. Pourquoi changer de métier quand mon patron ou mes clients me payent suffisamment ? Quand je suis bien là où je suis même si ce n'est pas le boulot de mes rêves ? Quand je suis reconnu pour ce que je fais ?
Changer de métier c'est renoncer
Certains font l'expérience de devoir radicalement changer de métier, à un moment de leur vie où ils ne peuvent plus poursuivre dans la voie qui était la leur. Les sportifs de hauts niveaux en sont un exemple, la personne reconnu comme invalide à son poste de port de charges lourdes en est une autre. A ce moment là de leur vie, ils savent ce qu'ils quittent, ils ne savent pas ce qui les attend. C'est l'inconnu total... le saut dans le vide !
D'autres décident un jour de changer, volontairement, car ils n'en peuvent plus de leur métier ou sont en quête de quelque chose de nouveau, qui ait du sens pour eux. La situation présente est devenue suffisamment ennuyeuse voire nocive pour les pousser à trouver autre chose ou à "tout balancer".
Cet inconnu peut-être angoissant. D'abord parce qu'il devient difficile de se projeter : et bien oui, on doute d'y arriver étant donné qu'on ne sait pas si on saura faire... (aïe aïe aïe le système scolaire français qui interdit de se tromper pour apprendre et encourage à rester dans ce qu'on maîtrise et ce qu'on connaît) La peur de l'échec venant s'ajouter à l'équation, il ne fait pas bon subir cette tourmente.
Ensuite, parce que changer de métier va prendre du temps. Durant ce laps de temps, on va prendre la mesure de ce à quoi on renonce pour changer : la sécurité d'un emploi, un lieu de vie, une situation connue, une image de soi-même qui était bien pratique pour se présenter en soirée (tu fais quoi dans la vie ?), la confiance en ses compétences acquises... Et on va en passer par une période de turbulences.
Enfin, la personne dont les choix de métier vont impacter les autres (un père ou une mère qui a des enfants, un conjoint lors d'un changement géographique, un parent âgé...), n'a pas toute liberté de changer comme elle le voudrait. Mais sans aller jusqu'à tout plaquer, le changement est possible. En France, le système d'accompagnement à la reconversion est sommes toutes assez aidant (demandez moi des exemples en MP).
Il n'y a pas que des échecs, autour de nous, mais ils font souvent plus de bruits.
Un peu comme l'oisillon doit briser sa coquille pour en sortir et naître. Le changement de métier nous fait violence pour "renaître" à quelque chose de nouveau. D'autres en sont passé par là, ils n'étaient pas meilleur que nous. Ils ont osé ou n'ont pas eu le choix et ont réussi. Il n'y a pas que des échecs, autour de nous, mais ils font souvent plus de bruits. Inspirons nous des réussites des autres.
La peur du changement, c'est le prix à payer pour voir ce qu'il y a derrière la coquille : se trouver soi-même et évoluer vers un mieux ! Le plus possible...
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